
Le déchaussement des dents se définit comme une affection parodontale, affectant les tissus de soutien de la dent comme la gencive. C’est une pathologie fréquente, principalement liée à la récession gingivale. D’autres pathologies de la gencive peuvent ainsi conduire au fil du temps à la perte totale des dents ou édentation.
Le déchaussement des dents pose donc à la fois un problème médical, esthétique, fonctionnel et parfois aussi psychologique. La chirurgie dentaire dispose heureusement de différentes solutions pour traiter efficacement ce déchaussement dentaire.
Déchaussement des dents : qu’est-ce que c’est ?
Une dent comprend une partie visible, la couronne, et une partie invisible qui lui sert de support : la racine.
Cette dent est entourée par un ensemble de tissus de soutien appelé parodonte et comprenant principalement l’os, le ligament alvéolo-dentaire parodontal (LPD) ou desmodonte et la gencive.
Si le parodonte perd en volume, la dent perd son support et peut se déchausser.
Le point de départ est donc souvent une récession gingivale, à savoir la diminution progressive du tissu de la gencive.
Peu à peu, la racine de la dent devient apparente et les dents semblent plus longues.
Ce déchaussement augmente les risques de lésion du desmodonte, ou d’inflammation osseuse (ostéite). Si la dent bouge, le jeu mécanique aggrave l’inflammation et la dégradation tissulaire : c’est un vrai cercle vicieux.
Une rétractation de la gencive trop importante peut amener jusqu'au déchaussement de la dent et à sa perte définitive : ni l’os ni la gencive n’arrivent alors à remplir leur fonction de soutien. Le tissu péri-osseux est d’ailleurs presque programmé pour se résorber en cas de jeu : c’est ainsi que tombent en partie les dents déciduales du jeune enfant.
Le stade ultime est l’édentation.
Déchaussement des dents : quelles causes ?
La gencive est une muqueuse dont le rôle de soutien est essentiel, car elle protège la racine des dents, le collet et l'os alvéolaire. Plus elle va perdre en volume ou en structure, plus elle est vulnérable aux agressions potentielles.
Ainsi, plusieurs facteurs peuvent être une cause de déchaussement des dents :
- Le vieillissement : avec l’âge, la gencive est moins bien vascularisée et perd de ses qualités trophiques et de résistance. Cette récession gingivale est plus fréquente chez les adultes à partir de quarante ans, mais le processus peut parfois débuter aussi dès l'adolescence.
- Un brossage des dents imparfait : un brossage trop fort ou une mauvaise technique peut mécaniquement irriter et enflammer les tissus gingivaux.
- Une mauvaise hygiène bucco-dentaire : les bactéries de la plaque dentaire ou le tartre font créer une inflammation de la gencive ou gingivite, à la fois de nature mécanique (le tartre décolle la gencive) et infectieuse. Il en résulte une maladie parodontale avec atteinte des gencives dans un premier temps et éventuellement de l’os dans un second temps.
- Des facteurs mécaniques : un piercing, se ronger les ongles, grincer des dents (bruxisme) ou mastiquer du chewing-gum, peuvent créer des micro-traumatismes répétés sur la gencive et finir par la léser.
- Des facteurs toxiques : tous les facteurs irritants ou retardant la cicatrisation comme le tabac sont aussi susceptibles d’altérer la vitalité de la muqueuse gingivale.
Déchaussement des dents : comment l’éviter ?
Le déchaussement des dents a de graves conséquences :
- Fonctionnelles : il gêne la mastication, voire la rend douloureuse
- Infectieuses : la prolifération bactérienne peut engendrer des complications locales contribuant à la cacostomie (mauvaise haleine) ou générales (augmentation des pathologies cardiaques).
- Esthétiques : les dents semblent plus longues, d’où un sourire plus dur et moins beau
- Psychiques : la peur de l’édentation est souvent associée à des images de vieillissement, de maladie, de mort.
C’est pourquoi il ne faut jamais ignorer les premiers symptômes du déchaussement des dents et consulter rapidement un chirurgien-dentiste.
Les principaux signes d’alerte traduisant une rétractation de la gencive sont principalement :
- Une apparition de petits espaces inter-dentaires,
- Une hypersensibilité dentaire,
- Un saignement de la gencive ou une rougeur persistante,
- Une mauvaise haleine,
- Une racine des dents trop visible,
- Un sourire altéré dont les dents sont plus longues qu’avant.